Jusqu’au 7 avril, sous les Nefs de la Fabrique à Nantes, l’agence de design Trafik propose deux performances astrales : VS, une immersion dans un volume aux perspectives infinies et ÉCLIPSE, un univers céleste conçu avec l’artiste Mondkopf. Rencontre cosmique.
**Mondkopf, tu es producteur de musique électronique à l’origine. A quel moment as-tu décidé de rejoindre Trafik pour te lancer dans l’expérimentation multimédia ?**
Mondkopf : Je commençais à travailler sur le live pour mon album Rising Doom et comme je voulais garder une dimension atmosphérique sur scène, je réfléchissais à la dimension visuelle, je voulais qu’il soit le plus immersif possible. Parfois, je me retrouve dans des salles avec des lumières de toutes les couleurs, ambiance boîte de nuit, et ça ne va pas du tout avec ma musique qui est assez sombre. Préoccupé par les lumières de mon live, j’ai cherché des gens qui pourraient arranger cette dimension, pas seulement sur scène mais vraiment pour l’ambiance globale du concert. Au même moment, la Gaité Lyrique me proposait de faire ce live pour la soirée d’ouverture et ils m’ont mis en contact avec Trafik, avec qui on a évolué vers une création originale à part entière. Je n’aurais pas forcément pensé développer cet aspect au départ mais comme je trouvais leurs propositions excitantes, ça m’a ouvert des perspectives sur les façons dont je pouvais présenter ma musique. C’est la première collaboration avec Trafik qui m’a donné envie de proposer un live ambient encore plus immersif, et de lui donner la forme d’une installation.
**De quelle manière la production musicale vous sert-elle dans vos réalisations plastiques et numériques ?**
Trafik : Pendant les premières écoutes, nous essayons d’appréhender d’abord les émotions que dégage la musique. Ensuite, nous essayons de les retranscrire plastiquement. Pour Eclipse, le côté extatique de la musique de Mondkopf ainsi que l’aspect texturé des sonorités nous est rapidement apparu comme une évidence. A partir de là, nous avons travaillé sur la lumière et la matière.
**Dans la présentation de votre exposition, on sent une collaboration très forte. Comment s’est déroulée la construction d’Éclipse et VS ?**
Mondkopf : À la base Éclipse a été fait dans le cadre d’un hommage à l'album ‘Apollo’ de Brian Eno qui s'est déroulé à la Cité de la Musique. J'ai fait la partie musicale de mon côté et quand celle-ci était prête, je l’ai envoyé à Trafik en leur précisant des choses sur l'esthétique musicale et la manière dont je voudrais que les visuels interagissent avec mes logiciels. J’ai une totale confiance en eux, du coup je leur donne carte blanche sur l’aspect graphique. Ils aiment les choses minimalistes mais percutantes et intenses. Ma musique peut-être assez grandiloquente par moments, du coup leur vision permet de maitriser cet aspect !
Trafik : Oui, la collaboration sur Éclipse a été très forte, comme elle l’avait été sur l’album Rising Doom pour la première à la Gaîté Lyrique. Il y a une confiance réciproque entre nous depuis le début, et cette relation est très confortable dans le travail.
**Pourquoi avoir voulu exposer Eclipse à nouveau ? L’installation a-t-elle évoluée ?**
Trafik : Pour la création d'Éclipse à la Cité de la Musique, nous étions dans un format live, et pas dans un format installation. La version installation a été créé chez Stereolux et se présente sous la forme de deux projections vidéo qui se font face, sur des écrans au format vertical de 4 m de haut par 2 m de large, dans une salle entièrement plongée dans le noir. Nous souhaitions mettre le spectateur au centre du dispositif, dans un état d’immersion.
Mondkopf : À Nantes, on voulait aller plus loin et construire un espace d’immersion, dans lequel le visiteur puisse intervenir sur la musique. J'ai construit une version d’Eclipse pour qu’il soit possible de moduler les effets sonores que j'utilise lors du live.
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